Apport de la thérapie cognitivo-comportementale dans l'appréhension de l'épaule

L'instabilité antérieure traumatique de l'épaule est l'une des lésions les plus fréquentes de l'épaule dont la majorité des cas survient chez l'adolescent, avec un risque de récidive proche de 90% si elle survient avant l'âge de 20 ans. Elle peut être traitée de manière conservatrice ou chirurgicale. La chirurgie stabilisatrice de l'articulation gléno-humérale offre des résultats satisfaisants pour les personnes souffrant d'instabilité de l'épaule. Comme les sujets traités de manière conservatrice, les patients subissant une chirurgie de stabilisation restent anxieux après l'opération dans 2 à 51 % des cas. Actuellement, aucun programme de rééducation n'a démontré une efficacité supérieure, lors d'une instabilité traitée de manière conservatrice ou lors d'une rééducation postopératoire. Des études récentes ont montré que la réorganisation corticale a lieu, en particulier dans les zones de peur et d'anxiété. Face à la nécessité de développer la prise en charge physiothérapeutique de l'épaule instable post-traumatique, cette étude vise à évaluer l'apport de la thérapie cognitivo-comportementale, en incluant un axe neuropsychologique dans la rééducation des patients.

Cette étude est randomisée et contrôlée, multicentrique, incluant 144 patients souffrant d'appréhension de l'épaule, répartis en deux groupes de traitement. Les deux groupes recevront un protocole de physiothérapie conventionnel comprenant des séances individuelles et des exercices à domicile. Les physiothérapeutes du groupe d'intervention auront également reçu une formation à l'utilisation des techniques des Thérapies Cognitives-Comportementales. Les données seront collectées avant l'introduction de la kinésithérapie, après 6, 12, 24 et 52 semaines de traitement. En cas d'intervention chirurgicale, les données seront également collectées en préopératoire. Le critère de jugement principal est l'appréhension mesurée par le score de Rowe. Les résultats secondaires sont l'appréhension mesurée par les tests d'appréhension et de relocalisation, et l'échelle de Tampa pour la kinésiophobie, ainsi que la fonction de l'épaule, mesurée par le test simple de l'épaule et la valeur subjective de l'épaule.