Le projet FLORA : à la recherche de la cause microbienne de l'endométrite chronique et du traitement le plus approprié pour obtenir une grossesse réussie FIV/ICSI (FLORA)

L'endométrite chronique est une affection inflammatoire de l'endomètre. Cette inflammation peut affecter négativement la fertilité et la grossesse. La pathologie est fréquemment (+-10%) observée chez les femmes ayant des problèmes de fertilité. Aujourd'hui, le diagnostic d'endométrite chronique n'est pas évident, car aucune échelle de classification bien validée n'est disponible. À l'UZ Brussel, le service de pathologie applique son propre système de notation interne, basé sur la présence et la position des plasmocytes dans les images histologiques.

Malgré des recherches limitées jusqu'à présent, il est récemment apparu clairement que l'endomètre est colonisé par des micro-organismes (le microbiome). Cependant, on ne sait toujours pas quel rôle ces micro-organismes jouent dans l'endométrite chronique et les problèmes de fertilité. L'endométrite chronique est souvent diagnostiquée dans le contexte de problèmes de fertilité, et la patiente est traitée « en aveugle » avec des antibiotiques à large spectre comme la doxycycline. Les antibiotiques à large spectre éliminent inutilement de nombreux micro-organismes de notre corps, y compris ceux qui influencent positivement l'implantation. La cause exacte de l'endométrite chronique est inconnue, le traitement reste donc empirique. La recherche et les connaissances sur le microbiome endométrial sont en constante expansion, principalement en raison de l'essor des recherches sur les liens entre les pathologies et le microbiote humain. Il devient de plus en plus clair que la composition du microbiome peut jouer un rôle vital dans la santé et la maladie. Concernant l'influence du microbiome endométrial sur différentes pathologies, telles que l'endométrite chronique et l'échec ou la fausse couche d'implantation, il n'y a toujours pas de consensus. Malgré de multiples études sur le microbiome endométrial, nous ne sommes pas encore en mesure de définir un microbiome endométrial normal ou sain.

Dans ce projet, nous voulons mieux comprendre les micro-organismes présents dans l'appareil reproducteur féminin à l'aide de diverses techniques. Les analyses seront réalisées sur une biopsie endométriale et un prélèvement vaginal. La biopsie est effectuée systématiquement à Brussels IVF pour la détection des plasmocytes dans le laboratoire d'anatomopathologie pour le diagnostic de l'endométrite chronique. Dans le laboratoire de microbiologie, nous étudierons quels micro-organismes sont présents dans l'appareil reproducteur féminin avec et sans le diagnostic histologique d'endométrite chronique. Cela se fera sur la base des techniques analytiques de pointe que sont la métagénomique (séquençage) et la culturomique (culture)*. Avec la métagénomique, nous détectons le matériel génétique des micro-organismes directement dans les échantillons, avec la culturomique, nous cultivons autant d'espèces que possible à partir des échantillons en utilisant un programme de culture complexe, après quoi nous identifions ces micro-organismes à l'aide de la spectrométrie de masse. La culturomique est une nouvelle technique qui a déjà été appliquée avec beaucoup de succès à l'étranger sur différents types d'échantillons, ce qui a permis la découverte de nombreuses nouvelles espèces bactériennes. Cette technique n'a jamais été appliquée aux prélèvements vaginaux/biopsies endométriales, ce qui en fait un projet très innovant. Les techniques de culturomique et de métagénomique sont complémentaires pour obtenir une image très complète du microbiome.

Il sera évalué si le microbiome des biopsies endométriales et des frottis vaginaux peut offrir une aide dans le choix d'un antibiotique approprié lorsqu'une endométrite chronique est diagnostiquée chez une patiente. Nous évaluerons le microbiome au départ et avant et après le traitement avec des antibiotiques (à large spectre), actuellement le premier choix étant la doxycycline. Nous examinerons quel effet le traitement antibiotique a sur la composition du microbiome, dans quelle mesure l'équilibre entre "bonnes et mauvaises" bactéries a été rétabli et si les signes histologiques (plasmocytes) de l'endométrite chronique disparaissent.

Les résultats microbiologiques seront comparés au score de classification basé sur la présence de plasmocytes. De cette façon, ce score de classification unique, qui a été développé dans le laboratoire d'anatomopathologie de l'UZ Brussel, peut être validé. Sur la base de ce score de classification, un diagnostic robuste est possible pour une maladie pour laquelle aucun diagnostic étayé n'est disponible à ce jour.