Exercice aérobie et entraînement par intervalles à haute intensité

La mauvaise santé mentale des adolescents a de graves répercussions sur la morbidité et la mortalité des adultes. La santé mentale implique l'absence de maladie mentale et la satisfaction de vivre. À Hong Kong (HK), la santé mentale des adolescents a été un sujet de préoccupation considérable ces dernières années. Une enquête récente auprès de 11 493 citoyens locaux a révélé qu'environ 74 % des adolescents de moins de 25 ans présentent des niveaux modérés à élevés de symptômes dépressifs (par exemple, dépression, anxiété et stress), 41 % souffrent de niveaux modérés à élevés de troubles post-traumatiques. symptômes de stress et 36 % ont les deux diagnostics. Des recherches antérieures ont également démontré que la mauvaise santé mentale est inégalement répartie entre les différents groupes socio-économiques et est fortement regroupée dans les familles ayant un statut socio-économique (SSE).

Les familles à faible SSE sont plus défavorisées de multiples façons et souffrent de nombreux facteurs de stress liés aux finances, aux relations sociales, aux opportunités d'emploi et à la maladie physique que les familles d'autres groupes socio-économiques. Par exemple, les adolescents de SSE faible ont souvent un accès plus difficile à l'éducation et à la participation sociale que leurs pairs de SSE moyen ou élevé. De plus, les résultats d'une méta-analyse de 34 pays de 2002 à 2010 ont indiqué que les adolescents à faible SSE sont affectés par des symptômes physiques et ont une mauvaise santé mentale, notamment une faible estime de soi et des niveaux élevés d'anxiété, de colère et de dépression. .

L'exercice physique est actuellement considéré comme une intervention efficace pour sa nature sûre, non pharmacologique et rentable qui peut fournir une gamme d'avantages pour la santé, y compris des améliorations de la composition corporelle et de la capacité physique, chez les individus. Des preuves récentes ont confirmé que l'exercice physique a un effet positif sur les résultats de santé mentale des jeunes par des voies physiologiques et psychologiques.

Des études axées sur des preuves physiologiques ont généralement démontré un effet positif direct de l'exercice physique sur les processus neurologiques des individus, indiquant ainsi que les activités cardio sont directement et immédiatement bénéfiques pour la santé mentale. Deux principaux courants de recherche qui citent des preuves physiologiques, à savoir ceux qui se concentrent sur les monoamines et ceux qui se concentrent sur les endorphines sont présents. Le premier courant de recherche révèle que l'activité physique régule à la hausse la transmission synaptique des monoamines, y compris les trois principaux neurotransmetteurs, à savoir la noradrénaline, la dopamine et la sérotonine. Un effet similaire a été trouvé pour les antidépresseurs, tandis que l'exercice s'est avéré aussi efficace que les antidépresseurs pour soulager les symptômes dépressifs chez les patients souffrant de dépression majeure. L'hypothèse concernant l'endorphine est également populaire pour expliquer les impacts de l'exercice aérobique sur la santé mentale. Plusieurs chercheurs pensent que les endorphines peuvent conduire à la conservation de l'énergie pendant l'exercice et présentent par conséquent des effets psychologiques tels que des états d'humeur améliorés et une anxiété réduite. Il existe également des preuves directes indiquant que l'activité physique peut élever les niveaux d'endorphines plasmatiques.

Bien que des preuves physiologiques aient établi une association directe entre l'activité physique et la santé mentale, les chercheurs souhaitent également déterminer comment les activités physiques peuvent être bénéfiques pour la santé mentale. Plusieurs chercheurs ont mené des études basées sur les trois indicateurs de la santé mentale qui ont été proposés par Costigan et al. (2016), à savoir (1) la fonction cognitive, (2) le bien-être (par exemple, le plaisir) et (3) le mal-être (par exemple, la dépression, l'affect négatif).

En ce qui concerne la fonction cognitive, de plus en plus de preuves indiquent que la participation à l'exercice affecte positivement les fonctions exécutives. La fonction exécutive est un terme générique qui couvre un large éventail de processus cognitifs qui régissent les actions dirigées vers un objectif et les réponses adaptatives à des situations nouvelles, complexes ou ambiguës. De nombreuses études ont montré que l'exercice physique intense améliore le contrôle inhibiteur de la mémoire de travail et la flexibilité cognitive chez les adolescents typiques et à faible revenu.

L'exercice physique a été associé à une amélioration du bien-être, y compris la satisfaction de vivre et l'estime de soi. L'exercice est une activité difficile, mais le processus de s'engager dans l'exercice pourrait fournir aux individus une expérience significative de maîtrise qui peut conduire à des états d'humeur améliorés et à la confiance en soi. La théorie de la régulation de l'affect suggère que l'exercice pourrait réguler l'affect en réduisant les états d'humeur négatifs et en améliorant les états d'humeur positifs propices au bien-être mental. De plus, comme décrit dans la littérature pertinente, l'exercice pourrait détourner un individu de stimuli défavorables (par exemple, les soucis, le stress et les pensées dépressives) conduisant à une amélioration de l'humeur.

L'exercice physique a également été associé à une réduction du mal-être. Une méta-analyse de 73 études a confirmé que des niveaux accrus d'activité physique ont des effets significatifs sur la réduction de la dépression, de l'anxiété, de la détresse psychologique et des troubles émotionnels chez les enfants. Archer et Garcia (2017) ont constaté que l'exercice physique régulier atténuait les symptômes d'anxiété et de dépression. La théorie de l'activation comportementale postule que les symptômes dépressifs peuvent être atténués lorsque les individus remplacent les activités passives par de l'exercice et d'autres activités divertissantes.

Bien qu'un manque de consensus concernant le régime d'entraînement le plus efficace pour l'exercice physique soit évident dans les études cliniques de 2000 à 2014, Ranjbar et al. (2015) ont recommandé les composantes suivantes d'un programme d'exercice efficace au profit des adolescents ayant une mauvaise santé mentale. Basé sur le principe de la fréquence, de l'intensité, de la durée et du type (FITT), un programme d'exercice doit inclure les caractéristiques, à savoir, (1) un exercice aérobie structuré, qui nécessite que le cœur pompe de l'oxygène pour fournir de l'oxygène aux muscles qui travaillent et stimule une augmentation dans la fréquence cardiaque (FC) et la fréquence respiratoire ; (2) exercice de groupe, en particulier pour les adolescents ; (3) intensité faible (40 %-55 % VO2max) à modérée (65 %-75 % VO2max) ; (4) 45 à 60 minutes de durée de session ; (5) fréquence d'au moins trois à quatre fois par semaine, ce qui équivaut à 150 minutes ou plus d'exercice par semaine ; et (6) une durée égale ou supérieure à 10 semaines.

Dans l'ensemble, les recherches approfondies ont confirmé que l'exercice physique peut améliorer considérablement la santé physique et mentale, tandis que l'exercice aérobique a été au centre de la plupart des études précédentes. Des recherches ont récemment été tentées pour déterminer si le HIIT à faible volume pourrait être une stratégie d'exercice efficace en termes de temps pour améliorer la santé et la forme physique de la population générale.

Le HIIT est un type d'entraînement aérobie rapide qui implique une courte durée d'exercice à plein effort, suivie d'une période de repos. Le HIIT est principalement attrayant car il peut être complété en une période relativement courte qui se traduit par des adaptations physiologiques équivalentes à de longues séances d'entraînement aérobie traditionnel et des améliorations de la santé physique et mentale. Cette stratégie peut être réalisable et efficace pour améliorer les résultats en matière de santé physique chez les jeunes. Comparé à un entraînement aérobie d'endurance à faible intensité et à volume élevé (durée), le HIIT peut entraîner une meilleure absorption d'oxygène, une plus grande désoxygénation musculaire et de meilleures performances physiques. Une étude précédente a également révélé que les patients participant à une course à intervalles à haute intensité rapportaient un plaisir perçu plus élevé que ceux participant à une course continue à intensité modérée. Une étude pilote d'un programme HIIT de 10 semaines a entraîné une amélioration des résultats métaboliques chez les patients atteints de schizophrénie, soutenant ainsi les avantages du HIIT pour la forme physique et la santé mentale. D'autres études ont également montré que le HIIT réduit la détresse et l'anxiété.

Malgré les preuves prometteuses qui soutiennent l'adoption du HIIT chez les adultes atteints de diverses conditions, peu de recherches ciblant les adolescents, en particulier ceux à faible SSE, sont disponibles. Les activités à haute intensité exécutées en périodes courtes et répétées avec des périodes de récupération intermédiaires pourraient constituer une alternative réalisable et agréable à l'exercice continu à volume élevé pour les adolescents, y compris les adolescents "peu actifs".

Les conditions et la capacité des individus pauvres à gérer et potentiellement à échapper à la pauvreté sont au cœur des programmes politiques et des préoccupations éthiques et économiques des sociétés. La recherche comportementale a récemment été appliquée à des défis pertinents pour les politiques et a exploré le potentiel significatif d'interventions simples pour influencer la cognition et le comportement. Les personnes pauvres, en particulier les jeunes personnes pauvres de HK, ont reçu peu d'attention dans le cadre de cette entreprise malgré leurs caractéristiques qui satisfont aux qualifications de candidats clairs pour des interventions susceptibles d'améliorer des situations défavorisées.

Bien que plusieurs études longitudinales aient confirmé que grandir dans une famille défavorisée est un facteur de risque important de mauvaise santé mentale, de nombreuses lacunes dans la recherche devraient être comblées par une enquête plus approfondie. Par exemple, la plupart des études sur la santé mentale et les adolescents défavorisés sur le plan socioéconomique se sont limitées à comprendre et à confirmer le lien entre la santé mentale et le SSE. Les recherches visant à déterminer si la santé mentale pourrait être améliorée par l'exercice physique sont rares. Cependant, une telle recherche serait extrêmement significative pour étendre les interventions précoces. À ce jour, une baisse constante du nombre d'étudiants physiquement actifs à HK est évidente. De plus, la situation des adolescents à HK est pire étant donné que 96 % d'entre eux sont insuffisamment actifs. Par conséquent, un besoin considérable pour ce type de recherche se fait sentir pour sensibiliser le public au lien entre l'activité physique et la santé mentale. Bien que des études antérieures aient signalé des améliorations de la santé mentale des adolescents après des séances d'exercice, un manque de données de suivi est disponible pour évaluer la durabilité de l'intervention d'exercice avec une intensité modérée sur une longue durée. De plus, relativement peu d'études ont comparé directement les effets de l'exercice aérobique et du HIIT sur la santé mentale des adolescents à faible SSE. Étant donné que l'entraînement HIIT est devenu populaire et efficace pour améliorer la santé et le bien-être, l'exercice HIIT devrait être utilisé comme groupe de comparaison pour examiner l'efficacité de l'exercice aérobie traditionnel.

Suite aux bénéfices pour la santé de l'exercice régulier et des recherches limitées sur les interventions basées sur l'exercice (exercice aérobique vs HIIT) avec des adolescents à faible SSE, cette étude vise principalement à étudier l'efficacité de l'exercice aérobique et du HIIT sur les trois indicateurs de la santé mentale chez les adolescents à faible SSE. Cet article vise particulièrement à répondre à deux questions de recherche, à savoir (1) Y a-t-il un changement dans les trois indicateurs de la santé mentale (c'est-à-dire la fonction cognitive, le bien-être et le mal-être) avant et après l'exercice ? (2) Quel programme d'exercice (exercice aérobie ou HIIT) est le plus efficace pour réduire le mal-être et améliorer le bien-être et la fonction cognitive chez les adolescents à faible SSE ?